Nouveaux rapports au travail : quelles implications pour le commerce ?

L’Observatoire de l’Opcommerce analyse régulièrement les évolutions sociétales et leur impact sur le secteur du commerce. Dans sa dernière publication, il confirme une tendance de fond : le rapport des Français au travail est en pleine mutation, avec des conséquences directes pour les entreprises et leurs modes d’organisation.

Depuis la crise du Covid-19, notre rapport au travail a profondément évolué. Si la pandémie a été un accélérateur, les mutations étaient déjà amorcées : le travail, longtemps perçu comme central dans l’identité et la réussite sociale, perd aujourd’hui de sa place dominante.

 

Un travail moins central, mais toujours recherché

Les salariés privilégient désormais davantage l’équilibre vie professionnelle/vie personnelle, l’autonomie et le sens accordé à leur activité. Selon les études, une majorité d’actifs préfèrent « travailler moins pour vivre mieux », quitte à gagner moins. Cette évolution se traduit aussi par une hausse du désengagement au travail (« quiet quitting »), une défiance vis-à-vis des logiques productivistes et un besoin accru de reconnaissance.

 

Quête de sens et nouvelles attentes

Le sens au travail devient un critère clé : cohérence avec les valeurs personnelles, utilité sociale, respect et confiance. Les jeunes générations, en particulier, n’hésitent plus à quitter leur poste si elles ne trouvent pas cet alignement. La mobilité professionnelle s’accroît (turnover en hausse, pluriactivité, carrières fragmentées), compliquant la fidélisation des talents.

 

En 1990, 60 % des salariés considéraient le travail comme « très important » ; en 2021, ils n’étaient plus que 24 %. Dans le même temps, la mobilité professionnelle s’intensifie : un jeune actif changerait en moyenne 15 fois d’employeur au cours de sa vie.

 

Télétravail et nouveaux modes de consommation

Le télétravail s’est imposé comme une pratique durable. Désormais, près d’un quart des salariés du privé y ont recours au moins une fois par mois, et beaucoup déclarent qu’ils quitteraient leur emploi si cette possibilité leur était retirée. Cette transformation modifie aussi les comportements d’achat : horaires de fréquentation lissés, montée en puissance du e-commerce et nouvelles attentes vis-à-vis des commerces de proximité.

 

Enjeux pour les entreprises du commerce

Ces évolutions posent des défis majeurs pour le secteur :

• Recruter et fidéliser : il devient essentiel d’adapter les conditions de travail et de valoriser les métiers du commerce face aux contraintes horaires et à la concurrence d’autres secteurs.
• Redonner du sens : au-delà des objectifs financiers, les métiers doivent être présentés comme des missions porteuses de valeurs et d’utilité.
• Manager autrement : les managers doivent conjuguer autonomie, confiance et reconnaissance, tout en animant des équipes hybrides.
• Adapter l’offre et l’organisation : les commerces doivent gérer des flux plus irréguliers et articuler physique et digital (livraison, click & collect, proximité).

 

En conclusion, le rapport au travail est en pleine reconfiguration : moins statutaire, plus réflexif, plus exigeant sur le sens et la qualité de vie. Pour le commerce, l’enjeu est double : attirer et fidéliser des collaborateurs tout en s’ajustant aux comportements d’achat transformés par ces mutations sociales.

Retrouvez la synthèse et l'infographe de cette étude de l'Observatoire prospectif du Commerce dans l'espace téléchargement.